La méditation pour mieux se connaître.
La méditation pour mieux se connaître
La méditation est avant tout un outil de connaissance de soi, elle permet de tourner le regard vers son intérieur, un peu comme un miroir permet de se voir.
Ainsi, le "phare" de notre attention vient éclairer les zones qui sont dans le noir en nous (notre inconscient). Carl Jung disait : " Tant que vous n'aurez pas rendu l'inconscient conscient, il dirigera votre vie et vous appellerez cela le destin."
En effet, la méditation permet de se découvrir en profondeur et de faire des choix « en conscience », d'avoir un rapport au monde plus éclairé et de mieux comprendre l'extérieur et les autres. Certaines traditions appellent cela "la vision profonde" : une intuition dépouillée de nos blocages, conditionnements, jugements, pensées et émotions, qui n'est ni logique, ni limitée.
Les artistes, certains scientifiques (le fameux "euréka") et beaucoup d'autres ont besoin de cette intuition profonde dans leur processus de création. D'ailleurs, Albert Einstein a expliqué :" Je pense 99 fois et ne trouve rien. Je cesse de penser, je nage dans le silence et la vérité me parvient".
Je crois que le bonheur réside en cela, trouver sa propre authenticité, pouvoir être vrai ; la méditation est une belle aide pour y parvenir.
Pratiquer la méditation
La méditation, c'est un peu comme un sport, on travaille le muscle de notre conscience et de notre concentration. Il faut de l'entraînement et de la rigueur, mais il est important à mon sens de la pratiquer dans l'équilibre et avec un certain plaisir.
Pendant la méditation, l'équilibre entre l'attention (ou la tension) et la détente est à trouver, un peu comme pour l’accord d'une guitare, dont les cordes ne doivent être ni trop tendues, ni trop détendues pour produire un son harmonieux.
Je ne connais rien d’aussi simple et compliqué que de méditer. En effet, alors qu’il suffit « juste » de prêter attention à une chose précise, l'esprit a pour réflexe de se disperser et les pensées se succèdent sans cesse.
Le but est justement d'apprendre à rester conscient et présent malgré le brouhaha qui règne dans notre tête. Et pour cela il existe des techniques simples:
Les techniques de méditation
L'idéal est d'avoir un coussin de méditation, de s'asseoir au bord de celui-ci et de prendre une position avec le dos droit, le bassin légèrement basculé, les genoux qui touchent le sol, la nuque droite et les mains posées sur les genoux.
Mais je ne vais pas m'attarder là-dessus, car pour moi la position n'est pas très importante. Ainsi il est possible de pratiquer assis sur une chaise, sur un canapé, allongé sur un lit (attention à ne pas s'endormir, si c’est le cas, il faudra veiller à changer de position), etc.
L'idéal au début est de pratiquer dans un endroit isolé, mais avec un peu d'expérience, on peut pratiquer partout, sans que les gens autour de nous ne s'en aperçoivent.
Il est possible de s'exercer 5 minutes par jour (le plus important est la régularité) et d'augmenter progressivement la durée. Si c'est possible, il est plus efficace de pratiquer plusieurs fois dans la journée que de faire une longue séance.
Comme je l'ai précisé précédemment, pour pratiquer, rien de plus simple, il suffit juste de porter son attention sur ce que l'on appelle un « support de méditation », en voici quelques-uns :
1. La respiration ( support que j'utilise le plus)
L’attention est portée sur les sensations provoquées par la respiration, par exemple l'air frais qui entre dans le nez, l'air tiède qui en ressort …Ou bien le ventre qui se gonfle, qui se dégonfle...
Tant que votre attention est focalisée sur ce que vous ressentez lorsque vous respirez, c'est OK. À un moment (peut être au bout de quelques secondes), vous allez vous apercevoir que vous êtes dans vos pensées, c'est OK aussi. Ne vous jugez pas, ne commencez pas à dire : « Je n'arrive pas à méditer, etc. ». Vous n'avez alors qu'une chose à faire : rediriger votre attention sur votre respiration. Le processus de méditation ne consiste pas seulement à rester conscient de votre respiration, c’est aussi vous rendre compte que vous « lâchez » votre respiration, que vous êtes dans vos pensées et finalement revenir à votre « inspire/expire ».
C'est ainsi que vous allez muscler votre conscience !
2. Le corps
Comme pour la respiration, vous pouvez vous concentrer sur votre corps :
Sur une zone particulière, par exemple vos mains : simplement les ressentir (le dos de la main, l'intérieur, etc.), et comme pour la respiration, si vous êtes distrait par une pensée, revenez sur la sensation de vos mains.
Sur votre corps dans sa globalité, en effectuant un « scan » de toutes les parties de votre corps, de bas en haut par exemple, en dirigeant votre attention sur vos pieds pendant quelques instants, puis sur vos chevilles, vos mollets, etc.
Si vous ressentez des douleurs ou des tensions, vous pouvez aussi choisir de les « observer ». C’est un autre moyen d’utiliser son corps comme support. Et en plus vous serez concentré sur vos sensations et ne vous rajouterez pas une « seconde dose » de souffrance avec votre mental « qu’est-ce que ça fait mal, c’est horrible etc. ».
3. Un support de votre choix
Tout est possible, et vous pouvez même vous adapter à votre environnement, en voici un exemple (c’est du vécu !) :
Alors que vous êtes motivé pour méditer, vous vous isolez, vous vous installez confortablement, tout est parfait pour vous accorder un super temps de méditation ! Vous commencez, vous vous sentez paisible, tout se passe bien, et d'un coup, un marteau-piqueur se met en route avec son fameux bruit légendaire, juste de l'autre côté de votre fenêtre. Vous commencez à vous énerver, vous ne pensez plus qu'à ce bruit qui n'a rien à faire là, et votre mental en rajoute : « C'est pas une heure pour faire des travaux, qu'est que c'est énervant, etc.. »
Transformez alors ce bruit en support, et concentrez- vous uniquement sur le son, sans le juger, sans l'analyser.
Vous pouvez aussi méditer en observant une bougie, un paysage, etc.
4. Les pensées
Eh oui, vous pouvez même vous servir de vos pensées pour méditer ! Notamment dans le cas où vous méditez (par exemple sur votre respiration) et avez l'impression d'être dans un "combat" : vous êtes constamment happé par vos pensées et tentez en vain de revenir sur votre support.
Les pensées ne sont pas bonnes ou mauvaises et il faut savoir les accepter, mais sans les "alimenter".
Pour cela, vous pouvez méditer en observant vos pensées, un peu comme si vous étiez au- dessus d'une autoroute, l'autoroute de vos pensées, et que vous les regardiez passer. C'est comme une prise de recul, encore une fois vous observez sans juger. En les observant, vous ne vous confondez plus avec elles, et vous n'êtes plus en train leur donner l'énergie de se développer et de rebondir. En faisant cela, vous vous rendrez compte qu'elles arrivent, passent et disparaissent, tout simplement.
5. Les émotions
Pendant votre méditation, il est possible que des émotions se manifestent (comme je l'ai expliqué, vous venez éclairer ce qui est caché). Dans le cas où c'est une émotion "négative", comme de la peur ou de la tristesse, vous pouvez agir comme vous le feriez avec les supports précédents.
Pour cela, il faut que vous ressentiez cette émotion dans votre corps : où est-elle située ? Est-ce que c'est acide, piquant ? Sous quelle forme la ressentez-vous, une boule, une aiguille? etc. Je formule ces interrogations, mais il ne faut pas essayer de penser ou d'analyser, juste ressentir sans jugement. Il n'y a pas besoin de se dire, par exemple, cela vient de mon père, quand il faisait cela dans mon enfance… Si des informations surviennent, n'y accordez pas d'importance, laissez-les venir et repartir (ces renseignements peuvent être intéressants et peut-être pourrez-vous y penser après, mais pas pendant la méditation).
L'essentiel avec ses émotions est de les observer, mais aussi de les accueillir sans jugements.
Je sais cela depuis longtemps, mais je me suis rendu compte que bien souvent lors de mes méditations, j'observais ces émotions, et qu'il y avait en moi une intention de les "détruire".
Inconsciemment, je voulais mettre en lumière le négatif en moi, pour le dissoudre, et j’ai compris que je rejetais alors ce qu'il y avait en moi, au lieu de l’accepter.
Avec l'expérience j’ai pu réaliser que ces émotions en moi ne demandaient qu'à être écoutées et acceptées.
Pour être dans l'accueil, dès que je ressens une émotion négative, je l'observe dans mon corps et je viens l'embrasser, un peu comme un bébé qui pleure que je viendrais serrer dans mes bras (cela se fait par l'intention). C'est la façon de faire du maître zen Thich Nath Hanh, et c'est ce que j'ai trouvé de plus efficace pour prendre soin de mes émotions.
Pour les débutants, il est, selon moi, plus simple de commencer à méditer en portant attention à sa respiration ou son corps, de façon à se concentrer sur « du concret », plus facile à « observer ».
6. La marche méditative
Il est également possible de méditer en marchant, cela change de la pratique habituelle, et permet aussi à votre corps de faire du sport.
Pour cela, il suffit de marcher doucement, en inspirant par exemple sur 4 pas et en expirant sur 4 pas. À vous de faire votre expérience et de déterminer le rythme avec lequel vous êtes le plus à l’aise: 4 pas pendant l’inspiration et 5 pendant l’expiration etc.
Le principe est de se concentrer sur 2 choses en même temps : votre respiration et vos pas (prendre conscience de la sensation de vos voutes plantaires quand elles entrent en contact avec le sol etc.).
Il n’est pas évident au début de se concentrer sur 2 supports tout en étant en mouvement et distrait par l’environnement extérieur.
De ce fait, la marche méditative est un outil qui vous aidera beaucoup à développer votre concentration si vous persévérez, en plus d’être très plaisante à pratiquer.
La méditation au quotidien
Méditer d'une façon formelle est un plus, comme un « avant-goût », une « amorce » et non une fin en soi.
La finalité est d’être pleinement conscient, à chaque fait et geste, le quotidien devient alors un gigantesque support de méditation. Cela peut sembler contraignant, mais on y parvient progressivement et naturellement. La vie devient alors plus intense, on ne la traverse plus en étant un « zombie », on prend conscience de l’instant et on le savoure.
Pour cela vous pouvez :
- Faire le lien avec vos méditations "programmées", en continuant de rester conscient à la fin de votre séance : être attentif à vos premier pas ou gestes lorsque vous vous remettez en mouvement, au contact de la poignée de porte ou du prochain objet que vous toucherez ; écouter intensément les personnes que vous rejoignez etc. Cela permet une transition progressive, votre pratique ne s’achève pas brutalement, vous ramenez votre conscience et votre calme dans l’agitation de votre vie.
-Essayer de " vous
arrêter" quelques fois
dans votre journée, en prenant 2 ou 3 respirations, tout en étant
attentif à votre souffle.
Quand je réalise cela, le contraste entre l’agitation de ma vie et le calme de mes pauses méditatives ne cesse de m’étonner.
- Prendre conscience des actes de votre quotidien, en ressentant l'eau qui ruisselle sur votre peau quand vous vous douchez, la froideur de l'assiette lorsque vous mettez la table, le goût, la texture des aliments que vous mâchez, l'air qui frôle votre visage lorsque vous courrez, etc.
- Rester attentif à votre
intérieur, votre respiration, votre corps, ou vos émotions lorsque vous
discutez avec quelqu'un, car il
est facile de se perdre dans le mental lors d’un échange. Rester
centré permet de comprendre et savoir plus facilement ce que l'on veut
profondément, et peut améliorer notre lien aux autres.
Les bénéfices de la méditation
Sur le net, on peut trouver de nombreux bénéfices à la méditation (baisse du stress et des risques de dépression, immunité renforcée, etc.) qui ont pour certains été prouvés à l'aide d'études scientifiques. Mais je préfère vous parler de ce que j'ai pu constater grâce à mon expérience.
Comme je l'ai expliqué au début, le principal atout de la méditation est pour moi la découverte de soi, de ses fonctionnements et de sa sagesse intérieure (appelée aussi intuition). Elle permet également une prise de recul par rapport à ses pensées et ses émotions, et une identification moindre à celles-ci.
La méditation favorise une perception plus accrue de ses propres sensations et besoins, il est alors plus aisé de savoir ce que l’on veut ou ne veut pas. Ainsi la méditation contribue à s'orienter plus facilement dans sa vie privée et professionnelle.
Un changement en douceur de sa propre attitude s'opère alors, on peut fonctionner en étant plus lucide.
J'ai aussi pu constater une intensification de ma capacité à vivre l'instant présent et même à y prendre du plaisir. Par exemple être plus facilement touché par des beaux paysages, ou bien ressentir l'ambiance particulière d'une pièce, etc. Ce qui amène à être moins stressé par le passé et le futur, et à être régulièrement dans un état de bien-être, plus léger et joyeux.
L'écoute des autres peut être plus intense, les jugements sont moins présents, l’espace laissé à l’autre est plus important. Une réelle empathie peut alors émerger.
On développe aussi plus ses capacités intrinsèques. En étant capable de se concentrer davantage, on est plus efficace dans diverses tâches.
Le sommeil s'améliore et on se souvient plus de ses rêves.
Les risques de la méditation
Les pièges à éviter
- L'un des principal piège de la méditation est d'écraser ses pensées et émotions en se disant « je ne dois pas penser, méditer c'est être sans pensées ». On les rend alors inconscientes, en quelque sorte, et on est satisfait d’atteindre un « semblant de vide » .
- Un
autre piège est de chercher à obtenir quelque chose de la méditation : accéder à un certain état, trouver
l'illumination, etc. Lorsque qu'on veut atteindre un but, on n'est
pas dans le présent. Même si cela peut être intéressant d'observer ce
fonctionnement, il faut veiller à ne pas se projeter en méditant, cela
nécessite de ne rien attendre
- L'égo
spirituel, c'est à dire se sentir supérieur parce qu’on médite et commence
à avoir une meilleure compréhension de certains fonctionnements.
- Certains
peuvent penser que l'on résout tout par la méditation. Même s'il est exact que la
méditation peut aider et débloquer certains nœuds, il est parfois
nécessaire de se faire accompagner par un thérapeute. Il peut
être important de solidifier son égo avant de vouloir le déconstruire.
-
Les effets désagréables (souvent dans le cas de méditations à « haute dose »).
La méditation étant un outil de prise de conscience, elle nous amène parfois à réaliser que tout n'est pas rose en nous, ceci est désagréable et peut même être source de souffrance. C'est une étape avant que les choses ne se dissolvent par elles-mêmes, grâce à l’acceptation de ce qui se présente. Dans ce cas, il est important de ne pas paniquer et de demander de l'aide si besoin.
Un autre effet est la déconstruction des croyances, de certains repères liés à l’identité, et même, on peut le dire, de « morceaux d’identité ». Est lâché ce qui ne sert plus, pour pouvoir aller trouver son soi profond. Cette période peut être effrayante ; c'est comme la mort d'une partie de soi. Certains appellent ça "la nuit noire de l'âme".
Dans ce cas aussi il ne faut pas hésiter à se faire aider, sachant que cela est un état transitoire. Se rassurer est alors primordial tout comme être dans l'acceptation, mais il est bien de ne pas rester trop longtemps dans cet entre-deux.